L’appellation Grande Loge de France peut prêter à confusion, car elle désigne deux Obédiences maçonniques françaises distinctes, qui n’ont aucun lien de filiation directe. Aujourd’hui, évidemment, le nom Grande Loge de France évoque immédiatement l’Obédience fondée en 1894, qui est aujourd’hui, avec 34´000 membres, la deuxième Obédience maçonnique française en terme de nombre. Mais on oublie souvent que la première forme d’organisation des Loges françaises portait également le nom de Grande Loge de France. Même si l’actuelle Grande Loge de France revendique l’héritage de la première Grande Loge de France, ce ne peut être que de manière spirituelle et symbolique, car leurs histoires sont bien différentes et seul un lien historique très ténu les relie.


La première Grande Loge de France : 1728 ou 1738 ?


La franc-maçonnerie commença à se diffuser en France vers 1725, sous l’impulsion de la Grande Loge de Londres fondée en 1717 (ou plus probablement 1721). Les Anglais avaient coutume de constituer des Grandes Loges Provinciales (souvent dénommées "anglaises") dans les pays où ils avaient établi des Loges. Les Grands Maîtres de ces Grandes Loges étaient au départ des sujets britanniques. La France ne fait pas exception : la première Grande Loge de France (le nom est encore peu utilisé), remonte à 1728 et ses premiers Grands Maîtres furent anglais ou écossais : le premier fut le duc de Wharton (figure controversée de l’histoire maçonnique et de l’histoire anglaise, qui fut tantôt jacobite et tantôt hanovrien ; il avait été Grand Maître de la Grande Loge de Londres de 1722 à 1723), et lui succédèrent deux Jacobites convaincus, l’Écossais James Hector Mac Leane et l’Anglais Charles Radclyffe, comte de Detwentwater, qui mourut décapité en 1746 pour avoir participé dès 1745 à la folle aventure de Charles Édouard Stuart, qui s’acheva par le défaite jacobite à la bataille de Culloden en 1746.


Le premier Grand Maître Français fut Louis Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin (1707-1743), élu en 1738, et certains considèrent que l’on ne peut parler de Grande Loge de France qu’à partir de ce moment-là. Mort à l’âge de 36 ans, il n’a été Grand Maître que cinq ans et n’a pas vraiment laissé de traces de son engagement maçonnique.


De la Grande Loge de France au Grand Orient de France (1743-1773)


Le successeur du duc d’Antin fut un prince du sang, Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1709-1771), qui exerça la Grande Maîtrise de 1743 à sa mort en 1771. Cette période fut plutôt mouvementée d’un point de vue maçonnique et ce pour différentes raisons.


Tout d’abord, il ne faut pas s’imaginer que la Grande Loge de France était comparable à une Obédience maçonnique actuelle, exerçant une réelle juridiction sur ses Loges. Dans une société d’Ancien Régime beaucoup plus décentralisée que le système républicain, le pouvoir du Grand Maître était assez réduit. Toutes les Loges le reconnaissaient comme tel, mais son pouvoir réel restait limité aux Loges parisiennes. Dans les provinces, suivant en quelque sorte un modèle encore féodal, les Loges s’organisaient en structures locales intermédiaires, comme la Grande Loge Écossaise de Bordeaux, la Mère-Loge de Marseille, la Mère-Loge d’Avignon ou la Grande Loge des Maîtres Réguliers de Lyon, qui étaient si l’on peut dire vassales du Grand Maître mais exerçaient leur pouvoir de manière très autonome. De plus, du fait de ses devoirs de Prince du sang et de chef d’armée, le comte de Clermont était souvent absent et avait délégué son pouvoir à trois substituts, le banquier protestant Baur, le maître de danse Lacorne et le maître des requêtes Chaillon de Jonville.


Cette structure assez faible allait devoir affronter un phénomène nouveau surgi dans les années 1740 : l’éclosion des hauts grades maçonniques. Dès 1743, la Grande Loge de France se montra plutôt hostile à la prolifération de ces nouveaux degrés et refusa que leurs détenteurs jouissent de quelque honneur ou dignité particulière dans les Loges ; et dès son apparition vers 1750, elle interdit formellement la pratique du grade de Kadosh. Mais la Grande Loge de France dut néanmoins composer avec les hauts grades, tant le phénomène croissait. Dans le conflit qui opposait le Conseil des Chevaliers d’Orient (système en 7 grades) au Conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident (rite en 25 degrés, qui se confond vraisemblablement avec le Rite de Perfection, ou Ordre du Royal Secret, origine du Rite Écossais Ancien Accepté), le Grand Maître prit plutôt le parti des Chevaliers d’Orient. Mais c’est à l’occasion d’une de ses absences que deux de ses substituts (Lacorne et Chaillon de Jonville), avec sept autres signataires, tous membres du Conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident, accordèrent en 1761 la fameuse patente d’Étienne Morin, qui est à l’origine du Rite Écossais Ancien Accepté. L’autorité du Grand Maître n’était manifestement pas très grande si ses substituts se permettaient d’utiliser son sceau pour ratifier à son insu un document qu’il n’aurait jamais approuvé, et qu’il a d’ailleurs révoqué quand il en prit connaissance en 1766 seulement.


Mais les problèmes les plus importants furent les tensions internes à la Grande Loge de France, où deux courants commencèrent rapidement à s’affronter : les aristocrates, nombreux surtout dans les Loges parisiennes, qui étaient plus progressistes sur les plans philosophique et religieux, et les bourgeois, majoritaires dans les Loge de provinces, qui étaient nettement plus conservateurs sur les questions de religion. Le parti aristocratique, dont le chef de file était Lacorne, prit le nom de "lacornard", tandis que le camp bourgeois se qualifia d’"antilacornard", chaque faction prétendant représenter la vraie franc-maçonnerie.


À la mort de Lacorne en 1762, le comte de Clermont entreprit de réformer la Grande Loge de France et décréta que les charges seraient désormais électives, et pour une durée de trois ans, alors qu’auparavant, on pouvait acheter une charge de Vénérable ou de dignitaire et l’exercer à vie. Aux premières élections de 1765, les "antilacornards" l’emportèrent et quinze "lacornards" furent radiés de la Grande Loge, dont le rédacteur de la patente Morin. Ils s’empressèrent de former une nouvelle Loge, "St-Lazare", qui devint en 1776 "St-d’Écosse du Contrat Social", se prétendit "Mère-Loge Écossaise de France" et joua un rôle au siècle suivant dans le développement du Rite Écossais Ancien Accepté en France.


Mais la situation était loin d’être réglée. À la St Jean d’hiver 1767, des Frères radiés se présentèrent à la porte du temple de la Grande Loge, dont l’entrée leur fut refusée. Ils en vinrent aux mains et forcèrent la porte, et la scène tourna à la bagarre générale. Ce scandale quasi public amena le lieutenant général de police Sartine à suspendre les travaux de la Grande Loge, vraisemblablement à la demande du Grand Maître lui-même. Le mesure dura officiellement jusqu’en 1771, mais les activités ne cessèrent pas pour autant. Les "lacornards", se prétendant Grande Loge de France, continuaient à créer des Loges, tandis que la Grande Loge légitime faisait de même avec des chartes antidatées.


C’est dans ce contexte polémique que survint la mort du Grand Maître, comte de Clermont, en 1771. Son successeur fut Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres (1747-1793), prince progressiste et parlementariste, qui à la Révolution siégera à l’Assemblée Nationale sous le nom de Philippe-Égalité, votera la mort de Louis XVI et sera guillotiné à son tour en 1793. Sous sa Grande Maîtrise, la Grande Loge de France entreprit une profonde réforme, plus démocratique et centralisée, donnant plus de pouvoir aux Loges des provinces pour contrer le parti aristocratique parisien. Et en 1773, la Grande Loge de France restructurée prenait le nom de Grand Orient de France.


Un certain nombre de Loges, qui entendaient rester fidèles aux anciens usages, dont l’inamovibilité des charges, se constituèrent alors en Grande de Loge de France, dite Grande Loge de Clermont, du nom du précédent Grand Maître. Elles réintégrèrent le Grand Orient en 1799. Le Grand Orient de France reste donc le seul héritier direct de la première Grande Loge de France.

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Les lointaines origines de la Grande Loge de France de 1894


L’histoire de la Grande Loge de France de 1894 se confond à l’origine avec celle du Rite Écossais Ancien Accepté, que nous avons rapportée dans un article précédent. On se souvient qu’en 1761, Étienne Morin recevait une patente l’autorisant à diffuser le Rite de Perfection dans les Antilles Françaises. Nous avons vu plus haut que cette patente fut ratifiée par le sceau du Grand Maître de la Grande Loge de France, à son insu, et qu’il l’a révoqua dès qu’il en eut connaissance. L’aventure d’Étienne Morin paraît donc  émaner formellement de la Grande Loge de France, mais c’est en fait de manière frauduleuse.


Le Rite de Perfection diffusé par Étienne Morin parvint dans les colonies américaines et un groupe de francs-maçons français et américains (dont Alexandre de Grasse-Tilly (1765-1847), l’enrichit de huit grades, pour parvenir au Rite Écossais Ancien Accepté en 33 degrés, dont le premier Suprême Conseil fut fondé à Charleston en 1801. En 1802, Grasse-Tilly fondait avec son beau-père Jean Baptiste Marie de La Hogue (1738-1822) le  Suprême Conseil pour les Isles Françaises d’Amérique.


De retour à Paris en 1804, Alexandre de Grasse-Tilly entreprit d’y fonder un Suprême Conseil pour la France. Alors que les Américains ne considéraient le Rite Écossais Ancien Accepté que comme un système de hauts grades, commençant au 4e degré, les Français avaient développé des grades symboliques pour le Rite. Les rituels de ces trois degrés avaient comme sources principales la divulgation du Rite anglais des Anciens "The Three Distinct Knocks" (1760) pour les rituels d’ouverture et de fermeture, ainsi que la disposition des colonnes et l’attribution des noms B aux Apprentis et J et aux Compagnons, et le Rite Français pour les cérémonies de réception. Ce sont ces rituels qui furent publiés sous le titre de "Guide du Maçon Écossais" entre 1814 et 1821 (la page de garde de l’ouvrage porte la mention " À Édimbourg. 58*** ").


Ici, il convient d’être attentif, car les événements vont s’enchaîner très rapidement. Le 22 octobre 1804, avec le concours de la Loge "St-Jean d’Écosse du Contrat Social" où il avait été initié avant son départ pour les Antilles (la Loge des "lacornards" évincés en 1765), Grasse-Tilly fondait une Grande Loge Générale Écossaise destinée à regrouper les Loges symboliques du Rite Écossais Ancien Accepté, sous la férule du Maréchal Kellermann, nommé Grand Administrateur.


La naissance de cette nouvelle Grande Loge ne rencontra l’assentiment ni du Grand Orient de France, présidé alors par Jean-Jacques Régis de Cambacérès (1753-1824), archichancelier de l’Empire, en suppléance du Grand Maître Joseph Bonaparte, ni du pouvoir impérial, qui entendait instrumentaliser la franc-maçonnerie en contrôlant les Obédiences maçonniques et en limitant le nombre. Des tractations furent immédiatement lancées par Cambacérès, qui aboutirent le 3 décembre 1804 à un concordat entre le Grand Orient de France et le Suprême Conseil : les Loges de la Grande Loge Générale Écossaise étaient intégrées au Grand Orient de France, tandis que les hauts grades du Rite Écossais Ancien Accepté étaient administrés par le Suprême Conseil. Sur ces bases, le Suprême Conseil était définitivement installé le 22 décembre 1804, avec Grasse-Tilly comme Souverain Grand Commandeur.


Le concordat aurait pu perdurer si le Grand Orient de France n’avait pas constitué le 21 juillet 1805 un Grand Directoire des Rites qui se mit à conférer le 33e degré. Le Suprême Conseil dénonça donc le concordat, et Cambacérès, au nom du pouvoir impérial, parvint à imposer une formule de compromis : le Grand Orient de France administrerait désormais les degrés du 1er au 18e et le Suprême Conseil du 19e au 33e. Et le 1er juillet 1806, Cambacérès fut désigné Souverain Grand Commandeur, en remplacement de Grasse-Tilly, en campagne militaire.


Là encore, la situation aurait pu durer ainsi, si de nouveaux événements n’étaient venu troubler les relations entre le Suprême Conseil et le Grand Orient de France et remettre en question le compromis de 1805. En 1812, le beau-père de Grasse-Tilly, Jean Baptiste de La Hogue, réveilla à Paris le Suprême Conseil pour les Isles Françaises d’Amérique, dit Suprême Conseil de Pompéi (du nom du local où il se réunissait), ce qui n’était pas de nature à simplifier les choses.


En 1814-1815, à la chute de Napoléon, le Suprême Conseil, qui était majoritairement formé de dignitaires impériaux, dut cesser ses activités. Le Grand Orient de France lui proposa la fusion pure et simple des deux Obédiences, ce qu’il refusa. Six de ses membres rejoignirent néanmoins le Grand Orient de France, qui déclara caduc le compromis de 1805 et revendiqua tous les droits sur le Rite Écossais Ancien Accepté, qu’il confia au Grand Consistoire des Rites, nouvelle forme du Grand Directoire de 1805 qui deviendra finalement le Grand Collège Rites en 1826.


De retour de Waterloo en 1815, Grasse-Tilly considéra la décision du Grand Orient de France comme nulle et non avenue et grâce au Suprême Conseil des Isles d’Amérique réveillé par son beau-père en 1812, créa un nouveau Suprême Conseil, dit du Prado, du nom de son lieu de réunion. Il en fut exclu, et forma alors un troisième Suprême Conseil au siège du Souverain Conseil des Isles d’Amérique, que l’on appela aussi Suprême Conseil de Pompéi. Paris comptait donc à ce moment-là quatre Obédiences sensées administrer le Rite Écossais Ancien Accepté : le Suprême Conseil des Isles d’Amérique de Pompéi, le Grand Consistoire des Rites du Grand Orient de France, le Suprême Conseil du Prado et le Suprême Conseil de Pompéi !


Aucun d’entre eux ne parvenant à s’imposer, les Suprêmes Conseils Prado et Pompéi décidèrent en 1818 de confier leur direction au duc Élie Decazes (1780-1860), ministre de l’Intérieur et futur premier ministre de Louis XVIII. Élie Decazes s’efforça de rassembler les membres des différents Suprêmes Conseils (y compris de celui de 1804) et d’y agréger le Suprême Conseil des Isles d’Amérique, et le 1er janvier 1821, le Suprême Conseil de France était constitué, avec juridiction sur les Ateliers du 1er au 33e degrés du Rite Écossais Ancien Accepté.

 

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La naissance de la Grande Loge de France (1894)


Le Suprême Conseil de France traversa le XIXe siècle avec ses changements de régimes, ses révolutions et ses évolutions philosophiques et politiques. Depuis 1848, de plus en plus de francs-maçons français, toutes Obédiences confondues, prirent fait et cause pour les idéaux républicains et démocratiques, la libre-pensée, la laïcité…


Au sein du Suprême Conseil de France, de nombreuses Loges symboliques commencèrent à contester la structure strictement hiérarchique et pyramidale de l’Ordre. Elles se mirent à revendiquer que les Loges symboliques soient distinctes de l’ensemble de la structure du Rite et soient regroupées dans une Grande Loge indépendante organisée de manière démocratique. Leurs premières tentatives en 1848 et en 1868 furent un échec, mais en en 1880, douze Loges du Suprême Conseil firent sécession et formèrent la Grande Loge Symbolique Écossaise, qui fut probablement la plus progressiste de toutes les Obédiences maçonniques françaises, les préoccupations de ses membres allant des idéaux républicains, démocratiques et laïques à l’anarcho-syndicalisme.


La nouvelle Obédience tenta d’abord d’intégrer le Grand Orient de France, avec lequel elle partageait plusieurs combats. Mais se méfiant du Grand Collège des Rites, elle craignit de retomber dans un système où les hauts grades conservaient une quelconque prépondérance et la fusion ne se fit pas.


Dès 1887 naquit l’idée de regrouper les Loges de la Grande Loge Symbolique Écossaise et les Loges symboliques restées sous la juridiction du Suprême Conseil en une nouvelle Obédience, indépendante. Dans ce but, le Suprême Conseil créa la Grande Loge de France en 1894 et y regroupa toutes ses Loges, dans l’attente que les Loges de la Grande Loge Symbolique Écossaise rallient à leur tour la nouvelle Obédience. Mais de nouvelles dissensions empêchèrent la fusion.


Suite à cet échec, la Grande Loge Symbolique Écossaise déclina. Une douzaine de ses Loges rallia la Grande Loge de France en ordre dispersé, cinq rejoignirent le Grand Orient de France, et la plupart des autres furent dissoutes. Seules deux Loges restèrent fidèles et reconstituèrent la Grande Loge Symbolique Écossaise au début du XXe siècle. Ayant désormais admis le principe de la mixité, la nouvelle Obédience prit le nom de Grande Loge Symbolique Écossaise Maintenue et Mixte. Jugée trop anarchiste, elle ne fut pas reconnue par le Droit Humain.


Des dissensions internes firent bientôt éclater la nouvelle Obédience mixte, dont plusieurs Loges furent dissoutes, alors que d’autres rejoignaient la Grande Loge de France ou le Grand Orient de France. En 1909, il ne restait plus qu’une Loge, "Diderot", qui rejoindra la Grande Loge de France en 1911, mettant ainsi un terme définitif à l’aventure de la Grande Loge Symbolique Écossaise.


Quoi qu’il en soit, l’objectif que s’étaient fixés les fondateurs de la Grande Loge Symbolique Écossaise était atteint : les Loges symboliques du Suprême Conseil avaient gagné leur indépendance et se gouvernaient elles-mêmes au sein d’une Obédience au fonctionnement démocratique, la Grande Loge de France.


L’histoire qui conduisit à la création de la Grande Loge de France en 1894 fut longue et tortueuse. Cette Obédience ne peut guère se réclamer de l’héritage de la première Grande Loge de France, car le double lien historique qui l’y relie est bien mince : il s’agit de la patente Morin de 1761, qui fut, nous l’avons constaté, délivrée de manière irrégulière, et la Loge "St-Jean d’Écosse du Contrat Social", formée par les Frères exclus de la première Grande Loge de France en 1765. Cela n’enlève rien à la valeur de la Grande Loge de France de 1894, dont les travaux et les productions ont toujours été d’une grande qualité.

26 janvier, 2024 — Ion Rajalescu