La Boutique Maçonnique à Nice
La Franc-Maçonnerie à Nice : Une histoire française
Introduction
Nice, perle de la Côte d'Azur, est célèbre pour sa beauté méditerranéenne et constitue l’une des destinations préférées des touristes. Mais on l’oublie souvent, Nice n’a pas toujours été française. Et l’histoire de la franc-maçonnerie à Nice est intimement liée à l’appartenance de le ville à la France.
Les Origines de la Franc-Maçonnerie à Nice
Des débuts timides
Au XVIIIe siècle, le Comté de Nice appartenait au Royaume de Sardaigne, cédé depuis 1720 à la Maison de Savoie. L’esprit des Lumières y avait peu pénétré et la franc-maçonnerie semble y avoir été presque inexistante. Les francs-maçons qui résidaient alors à Nice étaient surtout des étrangers (Français, Italiens, Suisses, Britanniques) et les quelques francs-maçons niçois (tel le futur maréchal Masséna) avaient été initiés en France ou en Italie.
On ne peut relever l’activité que de deux loges à Nice avant l’invasion française en 1793. Dans les deux cas, il s’agissait de Loges militaires. Dans les années 1740, la première, constituée principalement d’officiers d’un régiment suisse de l’armée du Prince de Conti, séjourna plusieurs fois à Nice. Il est probable que cette loge se réunit à Nice et peut-être y procéda-t-elle à l’initiation de civils niçois. Mais nous n’en avons pas la preuve.
La seconde séjourna à Nice en 1792. Il s’agissait d’une loge constituée avec une patente du Grand Orient de Genève au sein d’un régiment suisse au service de la Sardaigne. Elle comptait quelques officiers niçois, mais là encore, impossible de savoir si elle procéda à l’initiation de civils.
Une première implantation française
La franc-maçonnerie ne fit réellement son entrée à Nice qu’après l’annexion du Comté à la République Française en 1793. Sous l’Empire, période particulièrement faste pour la franc-maçonnerie, Nice ne comptait néanmoins que trois loges, appartenant toutes au Grand Orient de France.
Acquises aux idéaux de la République puis de l’Empire, ces premières loges jouèrent certainement un rôle dans l’intégration de Nice à la France. Mais les loges étaient formées d’une majorité de militaires français et de fonctionnaires des douanes, et ne comptait guère qu’un tiers de Niçois d’origine, généralement issus des classes aisées et cultivées. Hormis une partie des élites niçoises, l’ensemble de la population, très catholique et conservatrice, et souvent hostile à l’occupation française, resta très peu concernée par la présence de ces trois loges maçonniques.
Cette première page de l’histoire maçonnique niçoise allait être de courte durée. En 1814, le Royaume de Sardaigne reprenait le Comté de Nice et y interdisait la franc-maçonnerie.
Un nouveau départ
La franc-maçonnerie allait revenir à Nice quand le Comté fut cédé à la France en 1859, sous le règne de Napoléon III. Si on n’y compte encore que trois loges du Grand Orient de France sous le Second Empire, ce nombre va s’accroître sous la IIIe République, notamment par la création de loges de la Grande Loge de France, obédience maçonnique fondée en 1894. Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, les loges niçoises, qu’elles appartiennent au Grand Orient de France ou à la Grande Loge de France, sont plutôt de tradition républicaine et laïque.
Ce n’est qu’à partir de 1960 que la Grande Loge Nationale Française, plus conservatrice et spiritualiste, déjà très présente dans la région de la Côte d’Azur, s’y implanta et y prit une place prépondérante.
Aujourd’hui, de nombreuses obédiences maçonniques françaises sont représentées à Nice, offrant un reflet de la franc-maçonnerie française dans sa diversité. On y trouvera par exemple des loges de la Grande Loge Féminine de France, de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, de la Grande Loge Mixte Universelle, du Droit Humain, de la Grande Loge des Cultures et des Civilisations…
Toutes ces loges ont joué un rôle important dans le paysage culturel et intellectuel de Nice. Elles ont encouragé des discussions sur des sujets variés, allant de la philosophie à la politique, tout en promouvant des idéaux de fraternité et d'égalité.
Quelques francs-maçons célèbres de Nice
Parmi les francs-maçons célèbres originaires de Nice, on notera tout d’abord André Masséna, né à Nice en 1758 et mort à Paris en 1817, nommé Maréchal de d’Empire en 1804. Il fut une figure centrale du Premier Empire.
Plus inattendu, Giuseppe Garibaldi (1897-1882), l’un des principaux artisans de l’unification italienne, était aussi un natif de Nice. Il fut un illustre franc-maçon et devint en 1881 le Grand Hiérophante des différentes branches du Rite de Memphis réunies.
Un certain nombre de francs-maçons s’illustrèrent également dans la vie politique locale, tels les maires de Nice Jules Gilly (1828-1898), Alfred Borriglione (1841-1902) et Honoré Sauvan (1860-1922).
Impact de la Franc-Maçonnerie sur la Société Niçoise
Rôle Social et Culturel
Les loges maçonniques de Nice ont joué un rôle significatif dans le développement social et culturel de la ville. Elles ont initié des projets caritatifs et culturels, promouvant l'éducation et la bienfaisance, et ont activement participé à l'amélioration de la communauté.
Engagements Humanitaires et Éducatifs
En suivant les idéaux de la franc-maçonnerie, ces loges ont mis en place des initiatives pour le soutien aux nécessiteux et la promotion de l'éducation, démontrant ainsi leur engagement envers le bien-être de la société niçoise.
Patrimoine Architectural et Culturel Maçonnique à Nice
Monument significatif
Une statue de Garibaldi, l’illustre enfant de Nice et grand franc-maçon, trône sur la place qui porte son nom. L’érection de ce monument fut décidée par le Conseil Municipal l’année de la mort du grand homme (1882), alors que le franc-maçon Alfred Borriglione était maire de Nice.
Temples Maçonniques
Si Nice compte plusieurs Temples maçonniques, l’un d’entre eux mérite une mention spéciale. Il s’agit de l’ancien cinéma Le Central, sur la rue Bonaparte. Avec sa façade néoclassique caractéristique de l’architecture de la Belle-Epoque, il fut construit en 1922 et exploité jusqu’en 1973, avant de devenir une salle de conférence puis un Temple maçonnique.
Conclusion
La franc-maçonnerie à Nice, riche de son histoire et de ses traditions, continue d'influencer la vie culturelle et sociale de la ville. Son héritage, marqué par la diversité de ses obédiences, témoigne de l'importance de Nice dans l'histoire de la franc-maçonnerie en France et en Europe.
--
Découvrez également la franc-maçonnerie dans d'autres villes françaises :
- Franc-Maçonnerie à Bordeaux
- Franc-Maçonnerie à Rennes
- Franc-Maçonnerie à Paris