Deux obédiences maçonniques – le Grand Orient de Suisse et la Grande Loge Traditionnelle Symbolique d’Afrique – signent la Déclaration universelle des droits de l’humanité
Le Grand Orient de Suisse (GOS) et la Grande Loge Traditionnelle Symbolique d’Afrique (GLTSA) ont récemment signé la Déclaration universelle des droits de l’humanité. Ce texte, élaboré en deux mille quinze à l’initiative du gouvernement français, ambitionne d’élargir les droits fondamentaux aux enjeux environnementaux, culturels et intergénérationnels. Rédigé sous la direction de Corinne Lepage, il se présente comme une charte éthique globale, appelant à la reconnaissance de droits et de devoirs communs à l’ensemble de l’humanité. Ouvert à la signature de toutes les entités qui en partagent les principes, il a déjà reçu le soutien de plusieurs États, institutions, collectivités et associations. L’engagement récent de deux obédiences maçonniques s’inscrit dans ce cadre.
Une déclaration élaborée en amont de la COP21
La Déclaration universelle des droits de l’humanité a été rédigée en deux mille quinze dans le contexte de la vingt et unième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), organisée à Paris. Cette conférence constituait un moment important de la diplomatie environnementale internationale, avec pour objectif majeur l’adoption d’un accord global sur la limitation du réchauffement climatique. Dans ce cadre, le président François Hollande a confié à Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement, la mission de formuler un texte destiné à promouvoir une approche éthique universelle autour des enjeux liés à la préservation de la planète, à la solidarité intergénérationnelle et à la dignité humaine.
Corinne Lepage (au centre) et François Hollande (à droite)
Corinne Lepage, avocate et personnalité engagée depuis plusieurs décennies dans les questions de droit environnemental, a réuni un comité de travail composé de juristes, d’experts et de représentants d’institutions internationales. Le texte qui en est issu se veut volontairement succinct et accessible, afin de pouvoir être adopté ou soutenu par une grande variété d’acteurs, indépendamment de leur culture, de leur régime politique ou de leur système juridique.
Le choix du terme « déclaration » renvoie à un type de document symbolique, sans valeur juridique contraignante, mais porteur d’une orientation éthique ou philosophique. Il s’inscrit dans la tradition des grands textes universels, à l’image de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de mille sept cent quatre-vingt-neuf ou de la Déclaration universelle des droits de l’homme de mille neuf cent quarante-huit, adoptée par l’Organisation des Nations Unies.
Depuis sa publication, la Déclaration universelle des droits de l’humanité a été traduite en plusieurs langues et diffusée largement auprès des institutions nationales et internationales. Elle a fait l’objet de présentations dans diverses enceintes, notamment à l’UNESCO, et a été soutenue par plusieurs gouvernements, collectivités territoriales et organismes de la société civile.
Une architecture articulant droits et devoirs
L’un des éléments distinctifs de cette Déclaration réside dans l’équilibre qu’elle propose entre six droits fondamentaux reconnus à l’humanité, et six devoirs correspondants, formulés de manière symétrique. Cette approche vise à associer la reconnaissance des droits à une exigence de responsabilité, tant individuelle que collective.
Les six droits fondamentaux :
- Le droit à un environnement sain :
Chaque être humain, présent et futur, est reconnu comme titulaire du droit de vivre dans un environnement favorable à sa santé, son épanouissement et son développement. - Le droit à un développement responsable, équitable et durable :
Ce droit souligne l’importance d’un développement respectueux des équilibres naturels, soucieux de la justice sociale et de la solidarité entre les générations. - Le droit à la préservation des biens communs mondiaux :
Certains éléments du patrimoine naturel mondial — tels que le climat, les océans, l’air, l’eau douce et la biodiversité — sont considérés comme des biens inappropriables, devant être protégés pour l’ensemble de l’humanité. - Le droit à la paix :
La paix est énoncée comme une condition essentielle de la vie humaine et de la protection de la planète. - Le droit à la diversité biologique et culturelle :
La diversité des cultures et des formes de vie est reconnue comme une richesse devant être préservée et respectée. - Le droit à l’information et à la participation :
Ce droit garantit à chacun l’accès à l’information environnementale et la possibilité de participer aux décisions ayant une incidence sur la collectivité.
Les six devoirs correspondants :
-
Respecter la vie sous toutes ses formes :
L’humanité est appelée à reconnaître la valeur intrinsèque du vivant et à agir avec respect à son égard. -
Ne pas nuire à autrui ni à l’environnement :
Ce devoir énonce un principe général de non-nuisance, tant envers les individus qu’envers les écosystèmes. -
Coopérer avec les autres peuples et générations :
La solidarité, la coopération et le dialogue entre cultures sont présentés comme des conditions du bien commun. - Agir avec équité et justice :
Les ressources et les responsabilités doivent être partagées de manière équitable, selon des principes de justice globale. -
Préserver la planète et ses équilibres naturels :
L’humanité est invitée à ne pas franchir les limites écologiques critiques. - Agir en conscience et avec responsabilité :
Ce devoir appelle chacun à mesurer les conséquences de ses actes et à faire preuve de discernement.
L’ensemble de ces droits et devoirs forme un cadre moral visant à encourager une prise de conscience collective autour des enjeux planétaires, dans une perspective éthique et intergénérationnelle.
Une adhésion dans le prolongement des soutiens institutionnels
Le Grand Orient de Suisse et la Grande Loge Traditionnelle Symbolique d’Afrique figurent désormais parmi les nombreuses entités ayant exprimé leur soutien à la Déclaration universelle des droits de l’humanité. Leurs signatures ont été rendues publiques à l’occasion du dixième anniversaire du texte, célébré lors d’une conférence internationale organisée à Genève, au sein des locaux des Nations Unies, le treize mai deux mille vingt-cinq.
Cette manifestation, placée sous le signe de la continuité et du rayonnement du texte, a rassemblé diverses personnalités du monde politique, associatif et académique. Plusieurs institutions ont, à cette occasion, renouvelé ou affirmé leur adhésion à la Déclaration, réaffirmant son rôle comme document de référence dans le champ de la réflexion éthique contemporaine.
Signature de la Déclaration par l’Ordre des Avocats de Marseille, 2017
Dans ce contexte, la participation du Grand Orient de Suisse et de la Grande Loge Traditionnelle Symbolique d’Afrique s’inscrit dans une dynamique plus large de reconnaissance des principes exprimés dans la Déclaration. Ce texte, ouvert à la signature de toute entité souhaitant en affirmer les valeurs, a reçu de nombreux soutiens depuis deux mille quinze, tant de la part d’États que d’organisations internationales, de collectivités territoriales ou d’acteurs de la société civile - et maintenant d’obédiences maçonniques.
Une diffusion progressive dans divers espaces
Depuis sa publication, la Déclaration universelle des droits de l’humanité a été portée dans de nombreux espaces de réflexion et de coopération. Elle a notamment été présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies, au Parlement européen, à l’UNESCO, et dans plusieurs instances de dialogue intergouvernemental ou non gouvernemental. Des collectivités locales en France et à l’étranger ont également adopté des motions de soutien ou de reconnaissance du texte.
Sa diffusion s’est appuyée sur une stratégie de communication continue, incluant des publications, des colloques, des ateliers et des rencontres. Le site internet dédié à la Déclaration propose la version intégrale du texte, traduite en plusieurs langues, ainsi qu’une liste actualisée des signataires.
La présence de la Déclaration dans des contextes variés – éducation, développement durable, diplomatie, culture – montre sa vocation transversale. Elle se présente comme un instrument souple, utilisable par tout acteur souhaitant s’inscrire dans une dynamique éthique globale.
Conclusion
La Déclaration universelle des droits de l’humanité, née dans le contexte de la COP21 et portée par une volonté de convergence éthique à l’échelle mondiale, continue de susciter des soutiens diversifiés. Sa structure fondée sur l’articulation de droits et de devoirs, sa portée non contraignante et son accessibilité permettent son adoption ou son appui par de nombreux acteurs institutionnels.
Les signatures du Grand Orient de Suisse et de la Grande Loge Traditionnelle Symbolique d’Afrique viennent s’ajouter à cette dynamique, en inscrivant ces deux obédiences maçonniques dans une démarche d’adhésion aux principes énoncés dans le texte. Cette participation s’inscrit dans un cadre volontaire, ouvert, et conforme à l’esprit de la Déclaration, dont l’objectif principal reste la promotion d’une conscience partagée des enjeux liés à l’avenir de l’humanité et de la planète.
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