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Les sautoirs et cordons maçonniques occupent une place singulière dans l’habillement du franc-maçon. Si le tablier reste l’emblème premier, ces ornements deviennent essentiels dès le grade de Maître, où ils marquent à la fois la dignité, la fonction et l’appartenance. Par leur couleur, leur forme et leur manière d’être portés, les sautoirs et cordons maçonniques traduisent une hiérarchie visible, mais aussi une symbolique héritée des anciens Ordres de chevalerie. Comprendre les sautoirs et cordons maçonniques, c’est entrer dans le langage des décors et dans la mémoire vivante des loges.


Définir les sautoirs et cordons maçonniques

Quelle différence entre sautoirs et cordons maçonniques ?

Dans le vocabulaire maçonnique actuel, le mot sautoir désigne un large ruban porté autour du cou, tombant en pointe sur la poitrine et servant à recevoir un bijou d’Officier ou de dignitaire. Le terme cordon, en revanche, s’applique lorsque ce ruban est porté en travers du corps, de l’épaule à la hanche, généralement par les Maîtres Maçons.

Cette distinction paraît évidente aujourd’hui, mais elle n’allait pas de soi dans les rituels du XVIIIᵉ siècle. On ne parlait alors que de cordon, en précisant simplement qu’il était « porté en sautoir » ou « porté en écharpe ».

Pourquoi cette nuance terminologique est-elle importante ? Parce qu’elle témoigne de l’évolution du langage maçonnique lui-même. Le vocabulaire reflète la manière dont les loges ont progressivement codifié leurs usages vestimentaires et différencié la fonction (sautoir des Officiers) du grade (cordon des Maîtres). Ainsi, la distinction entre sautoirs et cordons maçonniques ne relève pas seulement de la description pratique : elle traduit l’histoire d’une institution qui se définit par ses signes visibles.


L’origine des sautoirs et cordons maçonniques

Les premiers usages en Angleterre

L’origine des sautoirs et cordons maçonniques remonte aux débuts de la franc-maçonnerie spéculative. Les plus anciennes illustrations anglaises montrent des Officiers portant un simple ruban étroit, dont la couleur n’était pas encore fixée. Cet accessoire servait avant tout à soutenir le bijou de la fonction, sans autre ambition symbolique. 

Initiation maçonnique au XVIIIe siècle : seul le Vénérable et le F. Introducteur portent un simple ruban avec le bijou de leur fonction.

Peu à peu, une couleur de référence s’imposa : le bleu foncé, probablement inspiré du ruban de l’Ordre de la Jarretière. Ce choix traduisait une allégeance explicite à la monarchie, inscrivant la Grande Loge dans le sillage des ordres royaux.

Plus tard, un bleu plus clair fut adopté pour distinguer les loges ordinaires des Grands Officiers. Dans cette tradition, seuls les Officiers portaient un sautoir : les simples Maîtres n’avaient pas de cordon.

Pourquoi la France a-t-elle développé les cordons maçonniques ?

C’est en France que les sautoirs et cordons maçonniques prirent toute leur ampleur. L’influence de l’Ordre du Saint-Esprit est manifeste : il s’agissait du plus prestigieux ordre de chevalerie de l’Ancien Régime, dont le cordon bleu ciel était porté en sautoir ou en écharpe. Les loges françaises adoptèrent cette couleur et cette forme, transposant dans l’espace maçonnique un signe de noblesse.

Dès lors, les Officiers portèrent le sautoir, tandis que les simples Maîtres reçurent le cordon. Ce geste avait une portée symbolique forte : permettre à des bourgeois de revêtir un cordon bleu signifiait que, dans la loge, tous étaient égaux. Comme pour l’épée, privilège nobiliaire également adopté en loge, le port du cordon affirmait que la franc-maçonnerie ne se réduisait pas à une corporation d’ouvriers, mais se présentait comme un véritable Ordre chevaleresque.


L’essor des décors : sautoirs, cordons et écharpes

Comment les hauts grades ont-ils multiplié les décors ?

Le développement des hauts grades au XVIIIᵉ siècle entraîna une véritable prolifération des décors. Chaque degré voulut se distinguer par des insignes particuliers, et les sautoirs comme les cordons se diversifièrent. À côté du bleu traditionnel des loges, on vit apparaître de nouvelles couleurs, rapidement associées à des fonctions ou à des thèmes rituels. 

Sautoir de Chevalier Rose-Croix, 18° degré du REAA

Dans le même temps, un nouvel accessoire fit son apparition dans certains degrés français : l’écharpe. Contrairement au cordon qui se termine en pointe, l’écharpe présente deux pans distincts, souvent ornés de franges dorées ou argentées. Portée en baudrier ou autour de la taille, elle ajoutait à la richesse visuelle et à la solennité des cérémonies.

Que signifient les couleurs des sautoirs et cordons maçonniques ?

La diversité des couleurs ne relevait pas seulement d’un goût décoratif : elle traduisait une volonté de codification symbolique. Le bleu clair, hérité de l’Ordre du Saint-Esprit, resta la couleur des loges bleues et des Maîtres Maçons. Le rouge fut associé à la force et à la mémoire du sang versé, notamment dans les grades de Chevalier. Le noir caractérisait les degrés d’Élus, liés à la vengeance et à la justice sévère. Le vert, plus rare, symbolisait l’espérance et la renaissance, tandis que le blanc renvoyait à l’innocence.

Ainsi, les sautoirs et cordons maçonniques devinrent un véritable langage visuel : chaque couleur devenait un signe immédiatement lisible par les initiés.


Les usages contemporains des sautoirs et cordons maçonniques

Entre tradition continentale et tradition anglo-saxonne

Aujourd’hui encore, les différences d’usage reflètent deux cultures maçonniques. Dans la tradition continentale, les Maîtres portent un cordon, et les Officiers s’y distinguent par leur sautoir. Cette pratique est largement répandue en Europe et dans les Obédiences inspirées du modèle français.

Dans la tradition anglaise, en revanche, seuls les Officiers portent un sautoir, et les simples Maîtres ne reçoivent aucun cordon. À cette distinction s’ajoute un accessoire singulier : le collier de chaîne, toujours utilisé lors des grandes tenues de la Grande Loge Unie d’Angleterre et dans plusieurs Obédiences régulières. Héritier direct des ordres de chevalerie, il remplace le sautoir de ruban et manifeste le prestige d’une charge.

Pourquoi les cordons restent-ils essentiels dans la franc-maçonnerie moderne ?

Malgré ces divergences, le cordon demeure un décor essentiel dans la plupart des rites continentaux : Rite Écossais Ancien Accepté, Rite Français, Rite de Memphis-Misraïm et bien d’autres. Porter un cordon, c’est rappeler visiblement l’appartenance au grade de Maître et participer à la continuité d’une tradition vieille de trois siècles.

Quelques rites font exception, comme le Rite Écossais Rectifié, le Rite de Schroeder ou le Rite Suédois, où le cordon est absent ou remplacé par une collerette plus discrète. Mais dans la majorité des loges, les sautoirs et cordons maçonniques demeurent un langage symbolique partagé, un signe de reconnaissance et une marque de l’égalité fraternelle.


Héritages et prolongements

Des colliers de chaînes aux symboles civiques

L’histoire des sautoirs et cordons maçonniques ne peut être comprise sans évoquer leurs équivalents profanes. Les colliers de chaîne, en particulier, prolongent l’usage des ordres de chevalerie médiévaux, tels que l’Ordre de la Toison d’Or. Leur prestige traverse la Renaissance, puis décline au profit des sautoirs de ruban.

Chaîne de l’Ordre de la Toison d’Or.

En Grande-Bretagne, cet héritage a trouvé un prolongement civique durable : les colliers de chaîne demeurent les insignes distinctifs des maires d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Irlande, ainsi que des prévôts d’Écosse. Cette survivance atteste la continuité d’un même langage de signes — autorité, charge publique, service de la communauté — auquel la franc-maçonnerie s’est référée.

Le compagnonnage et ses écharpes

Au XIXᵉ siècle, le mouvement compagnonnique français, en pleine renaissance, adopta lui aussi des écharpes de couleurs. Ce choix ne doit rien au hasard : il s’agissait d’une imitation consciente de la franc-maçonnerie, dont les décors avaient impressionné par leur richesse et leur codification.

Portées en cérémonie, ces écharpes compagnonniques rappelaient que le travail manuel pouvait lui aussi s’inscrire dans une symbolique d’honneur, de fraternité et de transmission. Ce parallèle témoigne de la puissance d’influence des sautoirs et cordons maçonniques, qui ont essaimé au-delà des loges pour inspirer d’autres formes de sociabilité initiatique.


Conclusion : que révèlent les sautoirs et cordons maçonniques ?

Les sautoirs et cordons maçonniques témoignent d’un double mouvement. Ils rappellent d’abord l’influence de la noblesse et des ordres de chevalerie sur la franc-maçonnerie naissante, qui adopta leurs rubans pour signifier charge, dignité et reconnaissance. Mais ils traduisent aussi l’évolution interne des loges : distinguer les Officiers, marquer les Maîtres, diversifier les degrés par des couleurs et des formes nouvelles.

Aujourd’hui, ces décors ne sont pas de simples ornements : ils demeurent un langage partagé, qui relie les loges contemporaines à trois siècles de tradition. Leur persistance dans les rites continentaux, et parfois leur absence dans certains rites plus épurés, rappellent que chaque Obédience adapte le signe à sa culture.

En définitive, les sautoirs et cordons maçonniques incarnent la mémoire et l’identité de l’Ordre : porter un cordon ou un sautoir, c’est entrer dans une chaîne où chaque ruban relie passé, présent et avenir, et où la fraternité trouve sa marque visible.

Par Ion Rajolescu, rédacteur en chef de Nos Colonnes — au service d’une parole maçonnique juste, rigoureuse et vivante

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FAQ : tout savoir sur les sautoirs et cordons maçonnique

1. Qu’est-ce qu’un sautoir maçonnique ?

Le sautoir maçonnique est un large ruban porté autour du cou, servant à suspendre l’insigne de fonction d’un Officier de Loge ou d’Obédience.

2. Quelle est la différence entre un sautoir et un cordon maçonnique ?

Le sautoir se porte en collier, tandis que le cordon se porte en baudrier, de l’épaule à la hanche. Ces deux décors marquent des fonctions ou des grades distincts.

3. Pourquoi les sautoirs et cordons sont-ils importants en franc-maçonnerie ?

Ils ne sont pas de simples ornements : ils identifient le grade, la fonction et rappellent l’héritage chevaleresque et symbolique de la franc-maçonnerie.

4. Depuis quand les sautoirs sont-ils utilisés en franc-maçonnerie ?

Leur usage est attesté dès le XVIIIᵉ siècle en Angleterre et en France, où ils reprennent les codes visuels des grands Ordres nobiliaires.

5. Quelle est la signification des couleurs des sautoirs et cordons maçonniques ?

Le bleu symbolise la fraternité et la Maîtrise, le rouge la force et le sacrifice, le noir la justice, le vert l’espérance, et le blanc l’innocence.

6. Tous les francs-maçons portent-ils un cordon ?

Non. En Loge bleue, seuls les Maîtres portent le cordon et les Officiers le sautoir. Certains rites, comme le Rite Écossais Rectifié, n’utilisent pas de cordon.

7. Qu’est-ce qu’un collier de chaîne en franc-maçonnerie ?

Le collier de chaîne est un héritage médiéval, porté encore aujourd’hui dans certaines Grandes Loges anglaises par les dignitaires lors des grandes tenues.

8. Existe-t-il des écharpes maçonniques ?

Oui. L’écharpe est présente dans certains hauts grades et rites particuliers. Contrairement au cordon, ses deux pans sont séparés et ornés de franges.

9. Pourquoi le cordon bleu clair est-il si répandu ?

Il s’inspire du cordon de l’Ordre du Saint-Esprit, plus prestigieux Ordre de la monarchie française, adopté par la franc-maçonnerie au XVIIIᵉ siècle.

10. Où trouver des sautoirs et cordons maçonniques de qualité ?

Nos Colonnes propose une collection complète de sautoirs, cordons et écharpes pour tous les grades et rites, avec une finition artisanale soignée.


Retrouvez ici la retranscription complète de l’épisode pour ceux qui préfèrent la lecture ou souhaitent approfondir les échanges.

Podcast – Sautoirs et cordons : quand un simple ruban devient symbole

Les sautoirs et les cordons. Ces rubans que l’on enfile autour du cou ou que l’on porte en écharpe font partie des décors les plus visibles de la franc-maçonnerie. On pourrait croire qu’il ne s’agit que d’ornements, d’accessoires secondaires. Mais il n’en est rien. Ils disent beaucoup de l’histoire, des influences et des évolutions de l’Ordre.

Dans le langage d’aujourd’hui, on appelle sautoir le ruban large porté autour du cou, et cordon celui qui se porte en travers du corps, de l’épaule à la hanche. Mais au XVIIIᵉ siècle, les rituels français utilisaient un seul mot : cordon, qu’on précisait porté en sautoir ou porté en écharpe. Cette distinction, si simple en apparence, révèle en réalité le chemin par lequel la maçonnerie s’est rapprochée des insignes de la noblesse.

En loge bleue, seuls les Officiers portent un sautoir. C’est leur insigne de fonction. Quant aux Maîtres, ils reçoivent le cordon, marque de leur grade. Plus tard, avec les hauts grades, cette répartition n’est plus toujours stricte : certains degrés donnent un sautoir à tous les membres, Officiers ou non.

À quoi bon ces rubans ? Ils avaient d’abord une utilité pratique : suspendre l’insigne de l’office. Mais très vite, le symbolique a pris le pas. En Angleterre, on adopta le bleu sombre, couleur de l’Ordre de la Jarretière, pour les Grands Officiers de la Grande Loge. Les loges ordinaires prirent ensuite un bleu plus clair. En France, on alla plus loin : c’est l’Ordre du Saint-Esprit qui servit de modèle. En adoptant ce bleu céleste, la jeune franc-maçonnerie se plaçait dans la filiation des grands Ordres chevaleresques. Une manière d’affirmer que la loge n’était pas une simple société d’ouvriers, mais bien un Ordre de dignité.

Le développement des hauts grades au XVIIIᵉ siècle amplifia encore ce mouvement. Chaque degré voulut son signe distinctif. On vit apparaître des cordons rouges, noirs, verts, blancs, parfois cramoisis. Et un nouvel accessoire, l’écharpe, vint compléter l’ensemble. Contrairement au cordon terminé en pointe, elle se compose de deux pans distincts, souvent frangés, portés en baudrier ou autour de la taille. Cette multiplication des décors traduisait la vitalité d’une franc-maçonnerie en pleine expansion.

Mais au-delà des formes, les couleurs parlaient d’elles-mêmes. Le bleu clair resta lié aux loges bleues et aux Maîtres Maçons. Le rouge rappela la force et le sang versé. Le noir caractérisa les degrés d’Élus, liés à la justice sévère. Le vert évoqua l’espérance, le blanc l’innocence. Ainsi, les sautoirs et cordons maçonniques devinrent un langage visuel : chaque couleur signifiait une fonction, une valeur, un engagement.

Aujourd’hui, les pratiques divergent selon les traditions. Dans le modèle continental, les Maîtres portent un cordon, les Officiers un sautoir. Dans le modèle anglais, seuls les Officiers portent un sautoir, et les Maîtres n’ont pas de cordon. À côté de cela, un autre décor singulier subsiste : le collier de chaînes. Héritier direct des Ordres médiévaux, il est encore utilisé dans les grandes tenues de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Et il ne s’agit pas seulement d’un symbole maçonnique : en Grande-Bretagne, les colliers de chaînes sont aussi les insignes civiques des maires et prévôts, preuve que ce langage de signes a traversé les siècles jusque dans la société profane.

Dans la plupart des rites continentaux — Rite Écossais Ancien Accepté, Rite Français, Rite de Memphis-Misraïm — le cordon reste essentiel. Il rappelle visiblement le grade de Maître et inscrit chacun dans une continuité de trois siècles. Quelques rites font exception, comme le Rite Écossais Rectifié, le Rite de Schroeder ou le Rite Suédois, où il est absent ou remplacé par une collerette. Mais partout ailleurs, sautoirs et cordons continuent de fonctionner comme signes visibles de la fraternité et de l’égalité maçonnique.

Leur influence a même dépassé les loges. Au XIXᵉ siècle, le compagnonnage français adopta à son tour des écharpes de couleurs, par imitation consciente de la franc-maçonnerie. Dans ce geste, on lit l’impact de ces décors, capables d’inspirer d’autres formes de fraternités initiatiques.

Alors, que révèlent les sautoirs et cordons ? Ils montrent la double fidélité de la franc-maçonnerie : à ses sources, qui reprennent les insignes de la noblesse et de la chevalerie, et à son projet propre, qui fait de ces rubans un langage partagé, un signe d’égalité et un héritage fraternel. Porter un sautoir ou un cordon, ce n’est pas simplement ajouter un ruban à son vêtement. C’est prendre place dans une histoire longue, où chaque ruban relie passé, présent et avenir.

September 08, 2025
Stichworte: Histoire Rite Symbolisme